Il y a des livres qui arrivent au bon moment. Cela a été le cas de L’école du ciel.
Littéralement.
Moi qui ne voyage jamais, je rentrais d’un voyage inoubliable, dans un pays où je n’aurais jamais pensé me rendre. J’étais partie avec un petit carnet et j’avais dessiné, noté… Ce carnet de voyage m’avait permis de vivre beaucoup plus que je ne l’avais imaginé.
Je rentrai (en pleine crise du coronavirus) la tête pleine de questions. Il y avait quelque chose là-dedans, que je sentais confusément. Est-ce que ce chemin que j’avais (re)commencé là-bas, je pouvais le continuer ici, dans mon quotidien ?
C’est à ce moment-là que j’ai trouvé L’école du ciel dans ma boîte aux lettres. Une histoire de peinture, de littérature, d’amour des mots et des couleurs…
Je ne l’ai pas ouvert tout de suite, puisque le Covid s’était invité à la maison. Mais une fois mieux, je me suis installée sur un banc, sous un arbre, et j’ai commencé à lire… C’était l’endroit parfait sans doute.
Élisabeth Barillé commence par nous raconter sa maison – comment elle en est tombée amoureuse, comment elle qui voyageait sans cesse a choisi de se fixer là. Enfin, c’est elle ou ce n’est pas elle, il n’est pas facile de distinguer le vrai du faux, elle met en garde dès la première page : « ce roman m’a été librement inspiré par le village dont j’ai fait mon ancrage »… Peu importe. L’essentiel, c’est que tout sonne juste, et que moi qui ai quitté la région parisienne il y a un peu plus de dix ans pour m’ancrer moi aussi dans village, qui suis moi aussi tombée amoureuse d’une maison, je me suis reconnue tout de suite…
Dans cette maison, il y a des tableaux. La narratrice (qui s’appelle aussi Élisabeth et est aussi écrivain) et son compagnon sont saisis par ce qu’ils y voient, qu’ils ont du mal à nommer et qui semble échapper aux autres.
Ces tableaux, c’est Aimée qui les a peints. Une femme des champs et de la campagne, fille de paysans, bergère toute sa vie, qui n’a connu que les collines qui les entourent et a su y trouver des merveilles dans leur ciel, leurs arbres, et la petite vie simple des gens qui y habitent…
Ce sont deux histoires que nous allons suivre. Celle d’Aimée, de son regard sur le monde, de ces petits trésors qu’elle collectionne comme pour un cabinet de curiosités, de sa plongée dans la peinture. Et celle d’Élisabeth et Daniel, qui quittent leur brillante vie parisienne pour… ils ne savent pas encore quoi, il n’y a pas de réponses toutes faites mais des questions qui sont peut-être plus importantes que les réponses.
Vous le devinez, j’ai beaucoup aimé ce livre qui parle de littérature et de peinture, des choses que l’on cherche sans forcément les trouver, du sens qu’on veut donner à sa vie dans des actions pas forcément spectaculaires… Il s’en dégage quelque chose de très beau et de très vrai. Il donne envie de se rendre à nouveau vulnérable pour redécouvrir la beauté du ciel, des vieux arbres, pour aller chercher quelque chose au fond de soi…
C’est un livre riche, un de ces livres qui se prête à plusieurs lectures, que d’autres vont pouvoir aimer pour des raisons tout à fait différentes…
J’ai très hâte de connaître les avis d’autres lecteurs !
PS : ce livre a été reçu dans le cadre d’un partenariat avec Grasset – merveilleuse surprise dans ma boîte aux lettres. Je vous en parle comme si je l’avais acheté moi-même, c’est la règle du jeu (et c’est tout à fait le genre de livre que j’aurais acheté moi-même, d’ailleurs 😛 ).