« Un si petit oiseau, c’est le seul livre où, quand je viens le finir, j’ai tout de suite envie de relire. » C’est ce que m’a déclaré ma miss avant d’ajouter, pour la millième fois : « tu devrais trop le lire. »
J’ai d’abord lu, pourtant, Et le désert disparaîtra (il faudra que je vous en parle, d’ailleurs…). Et puis, Je suis ton soleil, le seul livre qui a su me faire rire et pleurer en même temps.
Mais celui-ci, Un si petit oiseau, je le gardais « pour plus tard. » Comme un petit trésor pour les jours difficiles, peut-être. Parce qu’une fois que je l’aurais lu, est-ce que j’aurais encore autre chose à découvrir d’aussi sensible, drôle, vrai ?
Mais j’avais toujours en tête le conseil de ma miss. Et, finalement, il y a deux mois, alors que j’avais du mal à lire (trop de fatigue, de soucis, de préoccupations), je le lui ai emprunté.
Je l’ai dévoré d’un coup, bien sûr.
Elle m’avait prévenu : « tu verras, ça commence mal, mais ça s’arrange après. » Et c’est vrai que pour Abigail, ça commence vraiment mal : un accident de voiture, soudain, et elle perd son bras.
L’hôpital, la rééducation… Marie Pavlenko ne nous raconte pas. On (re)commence avec Abi à son retour à la maison. Une nouvelle maison ; pour lui épargner le retour dans son ancien quartier, lui offrir une nouvelle vie, ses parents ont déménagé. Abi a tout à réapprendre… Mais comment pourrait-elle reprendre sa vie d’étudiante, ses sorties, avec ce bras en moins, la douleur, le regard des autres, les médicaments qui embrument le cerveau ? Alors que chaque geste de la vie quotidienne est difficile ?
Marie Pavlenko nous emmène au plus vrai de cette histoire, de ces personnages. Dans le quotidien qui paraît ordinaire mais où tout ce qui est important se passe vraiment.
Avec Abi, elle nous amène à changer de regard. Sur Abi, sur ce handicap et sur ce qu’il veut dire. Sur ceux qui l’entourent : sa mère, toujours attentive, sa sœur, qui doit apprendre aussi à vivre avec « ça », son père qui plaisante sur tout, sa tante excentrique aux idées frappadingues…
Apprendre à ouvrir son regard au monde, aux autres, à la vie.
Comme un immense bol d’oxygène (et ça fait du bien, en ce moment, l’oxygène…).
Ma miss de 13 ans adore ce livre depuis qu’elle l’a découvert, à Noël, peu après ses 12 ans. Une de mes amies d’un peu plus de 60 ans est en train de le lire et se régale aussi (elle a un peu triché pour aller voir si, à la fin… mais chut, je dis rien !). Et moi, du haut de mes 40 et quelques années… vous l’aurez deviné, j’ai adoré aussi. 😉
Marie Pavlenko a un regard juste et sensible, qui parle à tout le monde. Comme dit mon amie « c’est marqué que c’est un livre pour les ados mais c’est un livre pour tout le monde, en fait. »
Si Marie Pavlenko a un regard si juste, c’est aussi que le sujet la touche (bien qu’elle ait ses deux bras), elle le raconte à la fin (la partie que ma miss préfère !).
C’est un livre qui parle du handicap, un peu, des gens, surtout, de la vie, de la littérature, de l’amour entre les gens et de la nature dont la beauté, avec l’amour, guérit peut-être de tout…
Marie Pavlenko raconte son livre (sans raconter) en cinq mots, et c’est encore une fois merveilleux et pertinent, avant, pendant ou après avoir lu le livre.
Et, sur le site de l’éditeur, le lien pour feuilleter et découvrir les premières pages…
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