Catégorie : Tricot

Tricot : Un grand arc-en-ciel

Vous l’avez aperçu dans l’article sur Les Chroniques de San Francisco, il est sans doute temps de vous le montrer maintenant ? Mon dernier coup de foudre tricot, le Grand Arc-en-Ciel de Solenn Couix-Loarer.

Je suis une grande enfant, en fait. J’avais tellement aimé tricoter le gilet arc-en-ciel de ma miss il y a quelques années. Alterner les couleurs, voir l’arc-en-ciel prendre forme, la gaité et la fantaisie qui vont avec…

Et ça a été un peu un crève-cœur le jour où ni elle, ni sa petite sœur n’ont plus pu le mettre. Heureusement, une petite blondinette aux grands yeux bleus l’a adopté depuis et j’ai la joie de la voir le porter quand elle attend le bus. ♥

Mais quand même, j’étais en manque d’arc-en-ciel. Et j’ai eu beau proposer l’idée à mes ados, il a fallu que je me rende à l’évidence : les arc-en-ciels ne les faisaient plus rêver. Alors quand la version adulte est sortie, j’ai pris le patron tout de suite (tellement vite que je n’ai pas vu que j’avais un code de réduction… c’est tout dire).

J’ai hésité longtemps : est-ce que je n’étais pas un peu vieille pour porter l’arc-en-ciel? À l’usage, la réponse est non : ce modèle est joliment féminin et tout à fait portable par un adulte.

Ce modèle est juste parfait. Il a l’air tout simple mais le yoke est tellement harmonieux, les rayures sont à la bonne hauteur, le col est joliment creusé par un jeu de rangs raccourcis…

Vous les voyez, là ? Les rangs raccourcis qui font qu’il y a un peu plus de blanc au dessus des rayures côté dos ? Et qui font surtout que c’est tellement plus confortable à porter…

Les explications étaient d’ailleurs particulièrement claires avec un petit schéma au moment où il faut, histoire d’éviter les doutes.

Ce modèle comporte un tableau d’aide au choix de la taille comme j’en ai rarement vu, qui propose différentes coupes (moulant, très ajusté, ajusté…). J’ai choisi une aisance moyenne qui m’a donné un résultat juste parfait pour moi. J’ai bien vérifié la longueur du corps et la longueur des manches pour la forme mais sans avoir besoin d’ajuster. Le bon-heur !

Pour la laine, j’avais envie de naturel, d’authentique, de local… J’ai donc à nouveau choisi une laine d’Ardelaine, la Naturlaine 4 coloris Kasha que j’avais prise pour le gilet de ma miss, à l’époque.

Et pour les petites pelotes de couleur, pour former l’arc-en-ciel ? J’ai ressorti les colorants alimentaires, armée du tutoriel de Solenn, de celui d’Élise Dupont et des conseils glanés dans le cours d’Artesane (oui, j’ai été un peu excessive dans la partie documentation de la teinture !).

Alors, nous avons ici différents mélanges de colorants pour gâteau Vahiné, et une rayure au curcuma (je n’avais plus assez de jaune, j’ai tenté… ben, c’est pas mal du tout – et depuis, une nouvelle tentative m’a valu un jaune plus jaune et moins orangé).

C’est la joie de la teinture de la laine, c’est chaque fois un peu la surprise et chaque mini-écheveau est unique… Et comme je n’ai pas pris la même marque de colorants, mon pull arc-en-ciel est donc dans des coloris assez différents du gilet de ma miss à l’époque – des coloris plus acidulés, plus bonbon… Logique, en fait ! 😛

Il a été fini en septembre et c’est bien simple, c’est le pull idéal pour se promener sous le soleil d’automne…

(complètement hors saison, ces photos… mais elles sont raccord avec le moment où j’ai commencé à porter le pull… quand je vous dis que je suis en retard pour vous montrer les choses !)

… ou pour bouquiner tranquillement à la maison.

(Une photo déjà publiée mais ça vous permet de voir comment taille le pull aisance normale 😉 )

Et rien que de le voir le matin au réveil, il me donne le sourire. 🙂

Et une fois essayé, mon inquiétude d’avant tricot a disparu : l’encolure est juste parfaite, pas trop décolletée du moment qu’on choisit la bonne taille (la photo du modèle est très oversize alors forcément, l’encolure est grande !).

Une fois le pull terminé, il me restait un écheveau… ni une ni deux, j’ai commencé un demoiselle arc-en-ciel pour ma nièce. L’arc-en-ciel serait-il addictif ? En tout cas, j’ai hâte de recevoir mes écheveaux supplémentaires pour le terminer !

Tricot : Softly (you)

Voici revenue la saison des gros pulls tricotés…

Ou plutôt, la saison de porter des gros pulls tricotés, parce que c’est toujours la saison de tricoter des gros pulls ! Et comme l’été, mes trois loulous partent en camp scout, il faut qu’ils soient bien équipés pour les veillées fraîches… donc que leur maman leur tricote quelque chose (comment ça, c’est encore un prétexte pour tricoter ? mais pas du tout…).

En tout cas, cet été, j’avais promis deux pulls : un pour ma (plus si petite) deuz, et un pour mon (presque grand) loulou… Deux pulls à tricoter dans un délai un peu serré, qui devaient être bien chauds mais pas trop, résistants et surtout… que j’aie envie de tricoter. Ça compte aussi dans le cahier des charges, non ?

Pour mon loulou de 9 ans, le choix s’est bien sûr fait à deux. Pas facile : lui, son pull préféré de préféré, c’est le pull tremblement de terre, que rien ne peut détrôner et qu’il met quasi tous les jours depuis bientôt un an – quelle résistance, d’ailleurs ! À part quelques petits rafistolages du bas des manches, il n’a quasiment pas bougé…

On a regardé des modèles, j’ai proposé… et on a fini par tomber d’accord. Ce serait Soflty (you), de Solenn Couix-Loarer (De Rerum Natura). Pour les coloris, je serais bien partie dans des fantaisies incroyables mais ce que voulait mon loulou était clair : exactement les mêmes couleurs que sur la photo du modèle. Moi, j’avais envie de la laine un peu rustique et bien résistante d’Ardelaine, un fil 100% laine surtout et ultralocal (d’Ardèche). J’ai donc commandé quelques écheveaux de Naturlaine 3.5 en couleur naturelle de mouton. Pour les rayures, il me restait un tout petit peu de fil Pénéloppe bleu de mon gilet Embruns (jamais montré sur le blog, d’ailleurs ?).

Je n’étais pas forcément convaincue mais j’ai dû me rendre à l’évidence en les mettant côte à côte : mon loulou avait raison, c’était juste parfait. Et même si combiner de la laine très rustique à un fil mérinos/soie est quand même un peu bizarre, je me suis lancée…

C’était la première fois que je tricotais la laine Ardelaine dans un fil aussi petit (j’avais toujours pris du 5, voire du 4). Le résultat est vraiment top ! Brut, pas trop épais, et bien chaud – parce qu’il a été testé depuis, ce pull, et pas qu’une fois !

Côté modèle, entre les rayures et les emmanchures américaines, j’avais de quoi rassasier mes envies (récurrentes) de marinière. J’ai adapté les mesures du pull pour qu’elles correspondent mieux à celles de mon loulou en combinant deux tailles (pas sûre avec le recul que ça ait été l’idée du siècle, mais bon…).

Et ta-dam !

En arrière plan, tricoteuse trop fière d’avoir tenu son délai !

Sitôt terminé, sitôt essayé. Verdict : ce pull fait une silhouette de super héros.

(et une force de super héros, aussi…)

Ce qui me faisait hésiter sur les photos du modèle s’est confirmé en vrai : les emmanchures américaines font une double épaisseur aux épaules, et donc un peu de volume. Bizarrement, ça me choquait sur le moment mais je m’y suis habituée et ça ne me dérange plus du tout !

Comme toujours avec les modèles de De Rerum Natura, il est bien expliqué (la « petite » difficulté technique, c’est de relever les mailles pour les emmanchures, et ça s’est très bien passé !) et avec de jolies finitions.

Vous avez vu comme tout ça est net ?

C’est le pull de toutes les aventures… Bien bien chaud, par contre, raison pour laquelle il n’a pas pu remplacer l’indétrônable entre tous pull tremblement de terre…

Mais il est plus que validé par mon loulou. Et bien parti pour l’accompagner pour ses camps, week-ends campés, vadrouilles dans le jardin…

D’ailleurs… le loulou est déjà reparti !

Tricot : Richter

Richter ou « le pull tremblement de terre » du loulou… Voilà un petit modèle qui m’avait tapé dans l’œil il y a un moment : un joli modèle garçon (toujours plus dur à trouver, les modèles garçon), inspiré par l’Islande, par l’une de mes créatrices préférées…

Il m’a fallu du temps pour trouver la laine idéale. J’aimais tellement l’effet du fil utilisé par Christelle Nihoul… seulement, ce fil teint artisanalement, il est à peu près introuvable, je n’ai jamais réussi à comprendre comment on faisait pour l’acheter, il doit falloir être dans les cercles d’initiées…

Et puis, en juin dernier, on s’est mis sur le coup avec mon loulou et on a choisi ensemble. Un joli fil uni, gris, mérinos pour la douceur, et du orange pour le contraste, comme sur le modèle.

Mon tricot m’a accompagnée à travers toutes mes aventures en Terre du Milieu (enfin, une partie des aventures, j’ai écouté deux livres audio et tricoté deux pulls !), gagnant un autre surnom au passage : « le pull du Seigneur des anneaux ».

Là, comme ça, avec sa couleur grise et sa capuche qui se fond dans les landes désolées, les profondeurs de la Moira ou les forêts profondes peuplées d’elfes, rehaussé du feu des brasiers du Mordor… vous aussi, vous pensez au Seigneur des anneaux, tout de suite, non ?

Mais pourquoi le tremblement de terre ?

Il est là, le tremblement de terre, au moins 5 sur l’échelle de Richter, non ?

Avouons-le tout de suite, c’est ce petit détail qui a plu à mon loulou. Loin de mes rêveries de la Terre du Milieu, lui, ce qu’il voulait c’était l’effet tremblement de terre. En plus, en laine mérinos, c’est un tremblement de terre tout doux à porter…

Côté tricot, c’est un modèle de Christelle Nihoul… c’est à dire un modèle plein de jolis détails qui font classe, de petites astuces et où tout se tricote d’une seule pièce sans couture. Un petit bonheur de tricoteuse.

Une jolie bordure de poche avec un effet travaillé, des rayures qui se rapprochent, un petit rappel de orange en bas de la manche…

J’ai utilisé l’astuce d’Hélène Magnusson pour les raccords de rayure et je trouve le résultat pas mal du tout.

La capuche a un effet croisé devant et est bordée d’un ourlet contrastant, je trouve le résultat très classe (il vaut la peine de le coudre en petits points à la main).

J’adore le petit détail du dessus de la capuche… et vous avez vu les emmanchures ?

Je les trouve à la fois très originales et très masculines (c’est subjectif, c’est vrai…).

Le tremblement de terre en lui-même est brodé une fois le pull terminé. Christelle Nihoul propose de le faire en jacquard mais j’ai beau être une grande fan de jacquard, ce n’est pas un motif qui me semblait simple à faire en tricotant en rond… Je me suis donc un peu entraînée et j’ai fait la broderie. Elle donne un petit relief mais je trouve que ça rend plutôt bien, ça fait ressortir le tremblement de terre. (j’adore écrire ce genre de phrases ! 😛 )

J’ai oublié de vous parler de la laine. Mon loulou et moi avons choisi une laine mérinos, donc, de la Filature du Valgaudemar. Un fil qui a changé de coloris et de packaging depuis les fois où je l’utilisais pour mes jacquards islandais mais qui est toujours très sympa à tricoter ! Sauf que… en allant chercher le lien de la boutique, je découvre qu’elle a fermé… ça fait un petit pincement au cœur, quand même, j’adorais leurs fils ! 🙁

J’essaierai de faire le meilleur usage possible des quelques pelotes qui me restent !

Edit au 23 octobre 2019 : extra bonne nouvelle, la Filature a rouvert ! Vous trouverez leurs fils ici : https://www.filaturevalgaudemar.com/ (et j’ajoute presque un an après que cette laine est ultra-résistante, porté presque tous les jours le pull est resté impeccable !).

Comme j’ai dit que je vous avouais tout, il faut vous dire aussi que ce pull est fini depuis… début septembre (!). Il a donc accompagné mon loulou dans toutes ses aventures depuis la rentrée, ou presque. Un fil a été accroché en bas de la bordure, qui a commencé à se détricoter, j’ai pu le réparer (ouf) avec du fil et un crochet, dans une impro qui est presque invisible. Il est toujours le chouchou/favori qu’il était le premier jour, mon loulou espère toujours qu’il fera assez frais pour le porter !

Et moi… ben, sans surprise, je craque complètement devant mon petit aventurier dans son petit pull…

Eh oui, comme vous voyez, la poche est loin d’être un détail. 😉

Deux pulls du Seigneur des anneaux, je disais… je vais essayer de moins tarder à vous montrer le second !

Le pull de Sarah Lund

Vous connaissez The killing ? Si c’est le cas, vous voyez forcément de quel pull je veux parler ! Au moment où Arte diffuse la saison 3, c’est le timing idéal pour cet article, non ?

(si vous connaissez, ne me racontez rien sur la saison 3, svp, j’en suis qu’au début)

Tout a commencé en février dernier. Je cherchais une série télé à regarder en tricotant et la photo illustrant The killing m’a fait craquer : une série avec un pull qui me plaisait tellement, c’était forcément l’idéal. Un choix très tricot, c’était le plus cohérent, en somme !

J’en avais entendu du bien aussi, beaucoup de bien, aussi, et à chaque fois le pull m’avait tapé dans l’œil. Au fil du visionnage, ça s’est confirmé : The killing est une excellente série. Et épisode après épisode, la série a eu deux effets inattendus sur moi. Je me suis mis à comprendre (un peu) le danois. Et il me fallait le pull de Sarah Lund.

Ce pull, il est tricoté main, mythique donc (on en parlait même dans un livre sur le hygge que j’ai lu récemment) et on le trouve dans le commerce pour la modique somme de… 385€.

Gloups…

Je ne doute pas qu’il les vaille mais ce n’est clairement pas dans mes moyens.

C’est là que je suis (encore plus) contente d’avoir appris à tricoter. Et de connaitre Ravelry.

Alors il est peut-être pas strictement exactement pareil, mais on s’en rapproche, non ? Et à l’intérieur, je me sens à la fois très riche et capable de faire face à n’importe quelle scène de crime (au moins dans sa version série télé/livre/livre audio).

Petit making of ?

Côté laine, j’ai pris une laine de mérinos français chez Bergère de France – mon pull danois aurait un côté francophone ! La type de laine préconisé par le modèle dont je suis partie, et dont je me suis pas mal éloignée ensuite, en fait. J’ai gardé les dimensions de base, l’idée de tricoter la laine off-gauge (avec une aiguille bien plus grosse que celle préconisée), quelques détails, mais j’ai utilisé le motif jacquard de ce pull traditionnel (modèle gratuit), comme dans ce modèle gratuit (bien utilisé aussi). J’ai pris des tonnes de notes, fait des calculs… je dois avoir ça quelque part (j’espère que je les ai pas perdues). Et je l’ai tricoté en rond, sans couture, parce que c’est tellement plus agréable de tricoter du jacquard comme ça.

Pour la partie haute, j’ai improvisé un raglan (comme le modèle de départ était tricoté en morceaux puis assemblé) en me basant sur les modèles de raglan que j’avais (dont aucun n’était au bon échantillon !). On peut sans doute mieux faire, mais ça me va (par contre, si vous avez des tuyaux sur les manches raglan, ça m’intéresse !).

Et pour résoudre le casse-tête du raccord des motifs sur les côtés et sous les bras, j’ai fait une fausse couture.

Sans oublier le col montant, un des signes distinctifs du pull de Sarah Lund.

(il y a beaucoup de photos, c’est que je suis si contente de mon pull !)

Avec ça, je suis parée pour la saison 3.

Mais… elle a un pull bleu, Sarah Lund, dans la saison 3 ! 😡

(bon plan tricot : le modèle, ainsi que trois autres inspirés de The killing – dont une mini Sarah Lund adorable ! – sont regroupés dans un livre en anglais consacré à la série : The killing handbook ; on le trouve en numérique pour 3€ sur Amazon – je ne suis pas très Amazon d’habitude mais là, pour un livre en anglais introuvable ailleurs, je fais une exception, et le livre lui-même a été plutôt une bonne surprise ! même si j’ai pas encore tout lu, parce que comme je disais, je n’ai pas fini la saison 3…)