Voilà bien un livre que je n’aurais jamais lu si ça n’avait pas été pour un partenariat ! Parce que si je veux être honnête, non seulement je ne lis jamais de livre qui s’approche de près ou de loin de la catégorie « horreur » mais j’évite aussi tout film d’horreur, « qui fait peur » ou avoisinant…
(je viens de perdre toute crédibilité, je sais…).
Autant dire que je maîtrise très peu la culture du genre…
Seulement voilà : nous étions en plein confinement, Rageot proposait généreusement de le lire et j’ai un (gros) faible pour Rageot. Et surtout : il faisait très envie à ma grande de 15 ans.
Je me suis dit : super, on va le lire ensemble !
C’est elle qui l’a commencé. Je me souviens d’elle, rentrant du jardin où elle s’était installée pour lire sous un beau soleil en s’exclamant : « il fait trop peur, ce livre ; j’ai entendu les voisines et ça m’a fait sursauter » avec un geste indiquant qu’elle avait plutôt bondi sur place.
Sur ce, elle l’a conseillé à son père, qui s’est mis à le lire et confirmait sobrement pour répondre à mes questions « oui, il fait peur ».
Je vous avoue qu’au moment de le commencer, je n’en menais pas large…
Entre temps, ma fille l’avait fini et déclaré qu’il « faisait trop peur » et quand je lui demandais si elle l’avait aimé quand même, elle protestait « mais bien sûr, il est trop bien ! » Mon mari, qui l’avait fini aussi, disait avec elle qu’il avait beaucoup aimé la fin.
Bref, je me suis lancée, prête à tout…
C’est donc l’histoire d’une bande d’ado, quatre garçons et quatre filles, tous au lycée dans une filière artistique. Un peu les stars du lycée, ces huit-là. Ils aiment se retrouver pour faire la fête. Mais ces soirées où on rigole et où on boit, ils en ont un peu fait le tour. Et si, pour changer, ils faisaient une soirée horreur ? Où chacun doit imaginer le pire stratagème pour terrifier les autres ? Tout ça se passera dans une maison isolée, que les parents de l’un des garçons viennent d’aménager en luxueuse résidence d’architecte, caméras de surveillance comprises (et ça va être important, les caméras de surveillance).
Nos huit complices ne réalisent pas dans quoi ils s’embarquent, et cette soirée d’horreur va dépasser toutes leurs espérances… Nous, on le sait tout de suite, puisqu’on découvre avec la police la maison après les faits, dont les lycéens ont mystérieusement disparu…
Alors, j’ai compris tout de suite que ce livre n’était pas mon genre. Le style est efficace, les personnages pas très fouillés… Mais j’ai compris aussi que c’était sans doute l’intention de l’auteur. On est un peu dans l’exercice de style, ici : on retrouve tour à tour presque toutes les figures des films d’horreur, dans une avalanche à la fois effrayante et drôle, suivant le point de vue où on se place. Et finalement, j’ai lu ce livre très vite et avec beaucoup de plaisir. Un peu de frissons… mais pas trop pour mon petit cœur sensible.
Et je confirme : la fin est vraiment bien trouvée !
Alors, ce n’est pas demain que je vais me mettre aux films d’horreurs… et pourtant, j’ai beaucoup aimé ce (pas si petit) livre ! – je dis pas si petit parce que j’avais l’impression qu’il était très court en le lisant sur ma liseuse, mais il fait apparemment 352 pages (!). La preuve qu’on ne les voit vraiment pas passer…
Au final, je n’ai plus qu’à remercier Rageot de m’avoir fait sortir de ma zone de confort (et passer un excellent moment à moi, à ma fille et à mon mari !).