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Dans la maison – Philip Le Roy

Voilà bien un livre que je n’aurais jamais lu si ça n’avait pas été pour un partenariat ! Parce que si je veux être honnête, non seulement je ne lis jamais de livre qui s’approche de près ou de loin de la catégorie « horreur » mais j’évite aussi tout film d’horreur, « qui fait peur » ou avoisinant…

(je viens de perdre toute crédibilité, je sais…).

Autant dire que je maîtrise très peu la culture du genre…

Seulement voilà : nous étions en plein confinement, Rageot proposait généreusement de le lire et j’ai un (gros) faible pour Rageot. Et surtout : il faisait très envie à ma grande de 15 ans.

Je me suis dit : super, on va le lire ensemble !

C’est elle qui l’a commencé. Je me souviens d’elle, rentrant du jardin où elle s’était installée pour lire sous un beau soleil en s’exclamant : « il fait trop peur, ce livre ; j’ai entendu les voisines et ça m’a fait sursauter » avec un geste indiquant qu’elle avait plutôt bondi sur place.

Sur ce, elle l’a conseillé à son père, qui s’est mis à le lire et confirmait sobrement pour répondre à mes questions « oui, il fait peur ».

Je vous avoue qu’au moment de le commencer, je n’en menais pas large…

Entre temps, ma fille l’avait fini et déclaré qu’il « faisait trop peur » et quand je lui demandais si elle l’avait aimé quand même, elle protestait « mais bien sûr, il est trop bien ! » Mon mari, qui l’avait fini aussi, disait avec elle qu’il avait beaucoup aimé la fin.

Bref, je me suis lancée, prête à tout…

C’est donc l’histoire d’une bande d’ado, quatre garçons et quatre filles, tous au lycée dans une filière artistique. Un peu les stars du lycée, ces huit-là. Ils aiment se retrouver pour faire la fête. Mais ces soirées où on rigole et où on boit, ils en ont un peu fait le tour. Et si, pour changer, ils faisaient une soirée horreur ? Où chacun doit imaginer le pire stratagème pour terrifier les autres ? Tout ça se passera dans une maison isolée, que les parents de l’un des garçons viennent d’aménager en luxueuse résidence d’architecte, caméras de surveillance comprises (et ça va être important, les caméras de surveillance).

Nos huit complices ne réalisent pas dans quoi ils s’embarquent, et cette soirée d’horreur va dépasser toutes leurs espérances… Nous, on le sait tout de suite, puisqu’on découvre avec la police la maison après les faits, dont les lycéens ont mystérieusement disparu…

Alors, j’ai compris tout de suite que ce livre n’était pas mon genre. Le style est efficace, les personnages pas très fouillés… Mais j’ai compris aussi que c’était sans doute l’intention de l’auteur. On est un peu dans l’exercice de style, ici : on retrouve tour à tour presque toutes les figures des films d’horreur, dans une avalanche à la fois effrayante et drôle, suivant le point de vue où on se place. Et finalement, j’ai lu ce livre très vite et avec beaucoup de plaisir. Un peu de frissons… mais pas trop pour mon petit cœur sensible.

Et je confirme : la fin est vraiment bien trouvée !

Alors, ce n’est pas demain que je vais me mettre aux films d’horreurs… et pourtant, j’ai beaucoup aimé ce (pas si petit) livre ! – je dis pas si petit parce que j’avais l’impression qu’il était très court en le lisant sur ma liseuse, mais il fait apparemment 352 pages (!). La preuve qu’on ne les voit vraiment pas passer…

Au final, je n’ai plus qu’à remercier Rageot de m’avoir fait sortir de ma zone de confort (et passer un excellent moment à moi, à ma fille et à mon mari !).

Les Hauts de Hurle-vent, d’Emily Brontë

Il y a tellement longtemps que je voulais lire ce livre ! Un classique, je le savais bien sûr. Mais à part ça, je n’en savais pas grand chose, en fait.

J’avais bien vu une adaptation en film, il y a bien longtemps (c’était sur VHS… c’est tout dire…). J’en gardais un souvenir flou, une ambiance d’ombres et de lumière, beaucoup de désespoir et un (tout petit) peu d’espoir…

Depuis cette lointaine époque, sa réputation était arrivée jusqu’à moi et je n’avais cessé d’entendre dire à quel point ce livre était fort, extraordinaire.

Le confinement a été l’occasion idéale (et inédite) de m’y plonger, pendant des journées pluvieuses et brumeuses qui me paraissaient cadrer idéalement avec l’image que j’en avais.

Au final… Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi noir. Alors, bien sûr, il n’y a pas ici de scènes gores ou de violences terribles comme on peut en rencontrer dans certains polars. Plutôt dans la description sans espoir d’une humanité où les amoureux sont mièvres, les parents égoïstes ou trop naïfs, et où les grandes passions mènent inévitablement à la folie…

Dès le début, on découvre Hurle-vent après les événements qui seront dévoilés petit à petit au narrateur (et donc au lecteur). On voit donc les personnages évoluer dans une malédiction à laquelle on sait qu’ils ne pourront échapper, une malédiction qui ne doit rien aux foudres divines mais plutôt à la noirceur de l’âme humaine, qui ne peut être sauvée…

J’ai été touchée par la beauté de certaines descriptions de la lande, du cimetière envahi par la bruyère, de cette maison isolée au sommet de la colline. J’ai été prise par l’histoire, que j’avais complètement oubliée. Et pourtant, j’avais du mal à comprendre l’engouement suscité par ce livre…

Je suis allée sur Babelio lire les critiques des lecteurs. J’ai été soulagée de découvrir que d’autres avaient la même impression que moi (je me suis sentie plus normale, du coup !). Mais j’avoue que je ne comprends toujours pas l’affection que peut susciter Heathcliff… Difficile d’ailleurs de trouver un personnage auquel s’attacher (et sans doute, l’intention de l’auteur n’a jamais été de les rendre attachants).

Bref, je suis contente de l’avoir lu, il me laissera sans aucun doute un souvenir marquant… mais il n’a pas été le coup de cœur escompté. C’est souvent le cas, d’ailleurs, quand on attend trop d’un livre…

Bizarrement, je l’ai fini depuis quelques jours déjà, et en écrivant l’article, je me dis que je le relirai peut-être… C’est bizarre, je sais. Est-ce qu’on peut comprendre quelque chose au cœur d’un lecteur ?

Caribou Baby – Meg Rossof

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le point de départ de cette histoire est (très) bizarre. Une jeune fille a un bébé et ce bébé est… un caribou.

Oui, un caribou !?

On se demande un peu ce qui a pu donner à Meg Rossof une idée pareille. Et, pour être tout à fait sincère, je ne suis pas sûre que je me serais lancée dans cette lecture si ça n’avait pas été pour un partenariat. Ceci-dit, j’avais trois bonnes raisons pour le faire :

1 – c’était un livre publié par Rageot et on n’est jamais déçu par un livre publié par Rageot (d’après mon expérience de maman et de bibliothécaire),

2 – un livre traduit par Clémentine Beauvais ne peut pas être mauvais,

3 – euh, il y a besoin d’une troisième ?

En vrai, ce qui a joué aussi, c’est mon insatiable curiosité. Je n’avais jamais rien lu sur le thème d’une jeune maman de caribou. Et les premières pages m’ont vraiment donné envie d’en (s)avoir plus.

Si je m’étais renseignée (ce que j’ai fait après), j’aurais su que Meg Rosoff était un auteur réputé, lauréate du prix Astrid Lindgren, qui se présente sur son site officiel par cette citation du Times : “Searingly well written, her books read like Samuel Beckett on ecstasy.”

Oui, tout de même…

Nous nous sommes donc lancées, ma grande miss de presque 15 ans et moi, dans la lecture de Caribou baby.

Bizarrement, ça m’a plu. Je dis bizarrement parce que bizarre, c’est un peu le mot quand même… Ma miss l’a aimé aussi, mais sans doute pas pour les mêmes raisons.

Son avis tient en trois mots : bizarre, surprenant, drôle. Et il ne faut pas développer plus, sinon on est obligés de raconter.

Le mien va être moins concis ! 😛

Assez rapidement, je me suis dit que cette histoire bizarre n’était pas si loin d’un conte, finalement : on imagine tout à fait le même genre de point de départ dans un conte traditionnel, ou dans la mythologie (à part l’animal, peut-être, c’est pas très commun, le caribou, dans la mythologie…). Admettons donc, acceptons de croire à ce point de départ – tout le reste se déroule de manière parfaitement logique et réaliste.

C’est là que l’absurde de la situation met en relief tous les autres absurdes qui entourent parfois la petite enfance. La sage-femme qui s’extasie sur les mignons petits sabots du bébé, le médecin qui explique doctement avoir observé « quelques naissances pas techniquement homo sapiens », l’assistante sociale qui parle des défis posés par un nouveau né…

Au milieu de tous ceux-là, seule la narratrice a l’air d’avoir gardé en tête que la différence entre un bébé et un caribou n’est pas tout à fait « juste une question de point de vue. »

Ce petit livre à l’humour féroce se lit vite – ma miss l’a lu en quelques heures, moi aussi. Pas de moment creux, et une pirouette finale qui… bon, chut, je vous dirai rien !

Je ne suis pas sûre que l’auteur ait voulu faire une métaphore de la naissance, ou le symbole de quoi que ce soit (d’après ma grande, c’est juste une histoire qui est faite pour être drôle). Mais au delà de l’humour, certaines pointes sont vraiment bien vues… Bref, une histoire moins sage qu’il n’y paraît (quoique, avec « caribou » dans le titre, je sais pas si vous pensiez à une histoire sage…), qui ne laissera pas indifférent !

Un livre très spécial, difficile à classer ou à conseiller… Vous pouvez vous faire votre propre idée en lisant les premières pages sur le site de l’éditeur.

Quatre idiots en Syrie – Christophe Donner

Si vous aimez les situations absurdes et l’humour caustique, ce livre est fait pour vous. Enfin, quand je dis absurde… je devrais plutôt dire ubuesque, ou abracadabrantesques. Parce qu’il faut au moins le mot abracadabrantesque pour raconter ce périple de deux écrivains, un cinéaste et un photographe dans l’un des pays les plus fermés aux occidentaux…

Tellement abracadabrantesque donc (ce mot est un enfer à taper !) que j’ai eu un doute : est-ce que Christophe Donner ne nous menait pas un peu en bateau ? Est-ce que toute cette histoire était vraie ? J’ai fureté un peu sur internet et j’ai dû me rentre à l’évidence : Adnan Azzam n’est pas un personnage de fiction, aussi incroyable que cela puisse paraître. J’ai retrouvé une grande partie des vidéos dont l’auteur parle (à part celle avec les gilets jaunes et là, j’avoue que je regrette…).

C’est donc l’histoire de quatre personnes qui partent en Syrie. Ils ont été invités pour rencontrer des personnalités du régime, à l’occasion du Festival du Cheval de Damas. Christophe Donner (auteur de livres jeunesse, voilà donc pourquoi son nom m’était familier !) fait partie du voyage, malheureusement sans son épouse qui parle arabe et aurait pu lui traduire bien des choses. Sans personne qui parle arabe, d’ailleurs. Mais leur hôte, Adnan Azzam, est sur tous les fronts, traduit pour eux (merveilleuses séquences de traductions, retranscrites après coup par la femme de Christophe Donner, où il fait preuve d’une imagination et d’une créativité peu égalées dans le domaine de la traduction). Et il est bien décidé à leur montrer que la Syrie, ce n’est pas du tout comme les occidentaux l’imaginent. Et Bachar el-Assad non plus.

Nos quatre compères ne vont pas rencontrer Bachar, ni peut-être d’ailleurs de hauts personnages du régime – en fait, qui sont les personnages à qui on les présente ? ce n’est jamais très clair, mais après tout, est-ce vraiment important, du moment qu’on fait comme si ?

Et surtout, de demi-vérités en demi-mensonges, ils vont être entraînés à jouer un rôle pas franchement prévu au départ.

Christophe Donner y promène partout un regard un peu moqueur et plutôt acerbe, pas dupe mais embarqué malgré tout… On ne parlera pas de guerre ou de terrorisme ou de grand enjeu politique, plutôt de la grande comédie que peuvent devenir certaines dictatures – dont on sait, l’auteur le premier, qu’elle dissimule aussi les réalités les plus cruelles. Mais se moquer, est-ce que ce n’est pas aussi une forme de résistance ?

J’ai beaucoup aimé ce livre, pour cette lucidité, ce détachement et cet humour. Il faut que je le fasse lire à mon mari, tiens – bon, je vous avoue tout, je l’avais un peu planqué pour qu’il ne le lise pas en premier… mais en même temps, c’est qui la blogueuse, ici ?

En attendant la réouverture des librairies, vous pouvez le découvrir en numérique (références sur le site de l’éditeur). Avec les toutes premières pages mais pour une fois, je trouve que c’est trop peu pour se faire une idée du livre… Il faudrait pouvoir le feuilleter en vrai. Vivement la réouverture des librairies…

PS : à nouveau, il s’agit d’un partenariat avec Grasset – je ne sais pas comment ils choisissent leurs livres, mais ça fait mouche à chaque fois ! En tout cas, le deal est toujours le même : je vous donne mon avis comme si je l’avais acheté moi-même. 😉

Une collection BD coup de cœur (à lire confiné)

En général, je ne lis pas de BD. Bien sûr, il y a des exceptions, et je peux vous citer tout plein de BD qui ont su m’émouvoir, ou me toucher d’une manière ou d’une autre. Mais force est de constater que ce n’est pas ce que je lis le plus souvent, et que ces coups de cœur sont assez rares.

C’est pour ça qu’il faut que je vous parle le plus vite possible de la collection la Bédéthèque des Savoirs, dont l’éditeur Le Lombard met 3 titres en accès libre chaque mardi. Ce qui veut dire que celui dont je voudrais vous parler va vite disparaître… pour être remplacé, sans doute, par un autre titre tout aussi intéressant !

Parce qu’au départ, je voulais vous dire tout le bien que je pensais du tome sur Le Féminisme (remarquable), et de L’univers raconté par Hubert Reeves (réflexions entre sciences et philosophie sur le monde… avec des dessins pleins de poésie, et le tout extrêmement facile à lire, validé par ma presque 15 ans : « c’est la même chose que ce qu’on a vu en cours, mais c’est beaucoup plus clair ! »). Sauf que… quand je suis retournée sur la page, ils avaient été remplacés par trois autres titres.

J’ai donc commencé sans tarder par lire… le livre sur le sujet qui me tentait le moins (j’ai ma propre logique) : Le roman-photo.

Eh bien, j’ai bien fait : c’est une petite merveille d’inventivité visuelle. Un peu comme le genre qu’il met à l’honneur, dont il nous explique : « il n’y a pas d’une part les navets et d’autre part quelques perles ou œuvres cultes. Dans le roman photo, il n’y a que des navets. » Mais, nous explique-t-il aussi, l’intérêt du roman-photo n’est pas à chercher dans ses intrigues. Plutôt dans la créativité visuelle et le développement d’une esthétique qui a influencé la culture pop ou le cinéma.

Et puis, un livre avec « fichtre » et « sapristi » sur sa couverture… vous admettrez qu’on est obligé de le lire !

En plus de l’inventivité visuelle, il rejoint les autres tomes de la collection que j’ai lu : un esprit proche de la BD reportage, une créativité dans la forme, un choix de sujets éclectiques et un contenu qui fait réfléchir…

Dans la foulée, j’en ai lu un deuxième : Le Burn-Out, par la sociologue du travail Danièle Linhart.

Un style graphique très différent (je pense que c’est le principe de la collection) pour un livre qui fait réfléchir. Et un contenu très différent des autres titres que j’ai lus sur le sujet (celui de Violaine Guéritault sur le burn-out maternel, et Le Guide du Burn-Out de Anne-Everard, consacré au burn-out professionnel) qui s’intéressaient au vécu individuel, pour prévenir et surtout s’en sortir (oui, je sais, je lis des livres sur tout, y compris sur les zombies à Haïti, alors ne vous inquiétez pas trop sur cette abondance de titres sur le sujet, c’est normal 😉 ).

Ici, c’est une réflexion sur les mutations du monde du travail qui conduisent à la généralisation de ces situations, engagée (elle aborde le sujet sous l’angle du rapport de force entre salariés et « patrons ») mais qui permet de réfléchir… Et quand elle aborde le sujet du management de la rentabilité appliqué aux hôpitaux, on peut difficilement faire plus pertinent en ce moment.

Bref, je file vite lire le tome sur Les abeilles avant qu’ils soient remplacés par d’autres titres !

Sur le site de l’éditeur, une présentation de la collection en vidéo et l’ensemble des titres disponibles.

Parler du coronavirus aux enfants

Mon expérience de maman, c’est que les enfants ont besoin de comprendre. Et face à la maladie, même grave, pouvoir poser leurs questions et avoir de vraies réponses est encore plus important.

Bien sûr, pour les adultes qui les accompagnent, répondre à leurs questions n’est pas toujours simple – surtout qu’on n’a pas toutes les réponses soi-même !

Ces dernières semaines, plusieurs initiatives ont ainsi vu le jour pour expliquer le coronavirus aux enfants – ce qu’on sait, en tout cas, de ce virus qui laisse encore beaucoup d’inconnues. À la maison, nous avions déjà beaucoup discuté et échangé à partir d’articles de la presse généraliste, en expliquant, développant, décryptant… Mais mon « petit dernier » a 9 ans et demi, il n’est donc pas si petit que ça ! Et puis, j’avoue… j’aime bien comprendre moi aussi alors j’ai tendance à creuser jusqu’à ce que tout soit bien clair.

Il m’a donc fallu un peu de temps pour découvrir l’extraordinaire travail réalisé par la Cité des Sciences : à la fois limpide, précis et complètement abordable. Un travail complété au fil des jours, des découvertes scientifiques et des questions posées par les enfants.

Ils l’indiquent pour les 6-10 ans. Je pense que cette exposition virtuelle peut être utile bien plus largement, ne serait-ce qu’en donnant les clés aux adultes pour répondre ensuite avec leurs mots aux enfants plus jeunes !

Et puis, vous aussi, vous vous êtes peut-être posé la question : de quelle couleur est le coronavirus ?

Ce qui me fait penser que, pour les adultes, il y a aussi cette exposition virtuelle, mise à jour régulièrement (la date est indiquée en bas des planches… une vraie rigueur scientifique jusqu’au bout). La Cité des Sciences fait décidément un travail remarquable…

Dans un format différent, il faut aussi que je vous parle de ce petit livre édité par Gallimard Jeunesse, accessible et joliment illustré (en téléchargement gratuit ici).

Un joli travail, qui rassurera les plus jeunes… mais un détail me gêne un peu. L’album explique que le coronavirus est facile à combattre pour une personne en bonne santé mais pas forcément pour quelqu’un qui est âgé ou qui a une autre maladie. Cela correspond à ce qu’on pensait au début de l’épidémie (et c’est peut-être à ce moment-là que l’album a été écrit) mais on s’est rapidement rendu compte que des personnes pouvaient avoir des formes graves sans être « à risque ».

Bien sûr, il ne s’agit pas d’alarmer inutilement les enfants – il faut se rappeler que la plupart des personnes qui attrapent le Covid-19 guérissent spontanément ! Mais l’approximation me gêne ; je me souviens avoir entendu des adultes conclure un peu vite « je suis en bonne santé, donc je ne risque rien »… et ce n’est pas vrai non plus.

Bref, moi, j’aurais juste modifié cette phrase « Mais il y a certaines personnes qui sont moins en forme et pour qui c’est plus difficile. » en gardant simplement « il y a certaines personnes pour qui c’est plus difficile. » Et si vous le lisez à haute voix à un enfant… rien ne vous empêche de faire pareil. 😉 Je ne pense pas que cela alarmera les enfants… et ce sera plus juste.

En tout cas, sur ce sujet comme pour tout, je crois qu’il ne faut pas hésiter à avouer qu’on ne sait pas. Se renseigner ensemble, réfléchir ensemble… Et si on connaît quelqu’un qui a eu le Covid-19 et va bien (même pas personnellement, on a le droit de parler d’une célébrité si on veut !), ne pas hésiter à le citer, parce que c’est toujours plus rassurant de toucher du doigt que beaucoup guérissent.

Impossible de finir cet article sans penser à ceux pour qui cette maladie n’est pas si clémente… La maladie est toujours injuste et dans ces cas-là, il est sans doute encore plus important d’être écouté que d’avoir des explications… Si vous ou votre entourage êtes dans ce cas, sachez que je pense fort à vous…

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